Aux filles de l'eau

    Chers lecteurs, vous allez à présent plonger au coeur du roman où le passé des personnages se mêle à l'intrigue pour votre plus grand plaisir. Au fur et à mesure de votre avancée dans ce monde empli de magie, vous découvrirez que les guides de nos deux héros n'ont pas toujours été blancs comme neige... A bon entendeur...

    Ils entamèrent leur premier repas de la journée, chacun prenant ce qu’il voulait. Ils furent bientôt rejoints par les autres adolescents qui prirent chacun leur place en saluant ceux qui étaient présents. Quand Leïla s’assit, Jack ne put s’empêcher de la regarder. Elle avait l’air de venir d’ailleurs avec sa peau bleue, même pour ce monde là.

- Je sais que je suis bizarre, mais ce n’est pas la peine de me dévisager.

- Pardon, je… je ne faisais pas attention.

- C’est pas grave, je suis habituée.

    Confus, le jeune homme replongea dans son assiette, n’osant plus dire un mot ou la regarder de peur de la blesser. Rompant le silence qui s’était alors installé, la jeune fille expliqua :

- Je suis une sirène.

    Les deux humains se tournèrent vers elle cherchant une nageoire ou des ouïes.

- C’est pour cela que j’ai la peau bleue, continua-t-elle sur sa lancée. Toutes les sirènes n’ont pas la peau bleue, mais celle de mon pays, si. Enfin, si on peut appeler ça un pays. C’est plutôt une cité sous-marine enterrée au fond d’un lac d’où quasiment personne n’ose sortir. Rares sont ceux qui y entrent aussi, vu que pour atteindre les bâtiments ou les poches d’air, on doit nager au moins dix minutes et que les seuls à fournir le matériel permettant de respirer assez longtemps, c’est nous.

-...On ne dirait pas que vous en êtes une.

- Si. Elle leva les yeux au ciel, se remémorant ses mauvaises qualités qui lui avaient valu de devoir trouver sa place ailleurs.

- Je ne chantais pas très bien et j’avais un goût très prononcé pour la médecine. Je ne m’intéressais pas trop aux choses futiles comme l’apparence ou le talent de charmer les autres. Pour moi, le seul talent utile était celui de soigner,  d’aider les autres à se sentir mieux. Mes parents ne comprenaient pas ce que je voulais, alors je suis partie. C’est étrange que pour un peuple dont la majeure partie exerce dans le domaine médical au vu de certains talents non négligeables, ma famille n’ai pas accepté mes choix… Mais, bon, passons. J’ai fait comme la petite sirène et j’ai renoncé à mes nageoires pour pouvoir marcher. Ensuite, Jimmy m’a accueillie chez lui en échange de mes services. Voilà. C’est mon histoire. Enfin, en gros.