Basiques

    Chers lecteurs, il semblerait que le prince aie fait un mauvais calcul quant à son choix en matière d'apprentissage.

Le prince le fixait, trois pas à sa droite. Il semblait avoir évalué ses performances.

- Tu bouges bien, assez puissant, mais tu n’as pas pris en compte le fait que je pouvais t’éviter. La première leçon sera celle de l’esquive. C’est la meilleure défense quand on n’en a pas justement.

- Ouais, bon. Peut-être, dit Jack, moyennement convaincu.

- Allez, on reprend !

    Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. On entendait clairement les sonorités du combat depuis l’extérieur. Une grande silhouette se posta devant la porte et attendit, écoutant attentivement chaque son. Un, deux, trois, quatre, cinq coups évités à la suite dont un de justesse. Il s’en faudrait de peu que celui-là ne meure pas en posant un pied dehors…

    La porte s’ouvrit soudain et le combat cessa instantanément. Un grand homme aux cheveux grisonnants et à la stature droite se tenait sur le seuil. Son bras en écharpe attestait d’une récente rencontre avec le sol de l’autre salle d’armes et son œil au beurre noir d’un différend avec le poing de son élève. Le regard fixe, il observait la scène. Le jeune Terrien essoufflé qu’était Jack avait du mal à tenir debout tandis que celui qui s’imposait comme son maître avait l’air en pleine forme. James Habbot avança lentement pour laisser le temps à son futur élève de mémoriser son visage. Arrivé à sa hauteur, il se pencha vers lui afin de le laisser apprécier son imposante stature. Il se tourna ensuite vers Jimmy.

- Je suppose que tu lui as appris les bases avant de commencer ?

- J’ai commencé par l’esquive. C’est la parade qui semble le mieux convenir quand on débute.

- Ah, parce que tu crois que les créatures qui grouillent dehors vont se mettre à son niveau peut-être? C’est pas un conte de fée, ici ! Bon, admettons que ce soit le cas. Lui c’est Blanche-Neige, et s’il veut arriver à ne pas s’empoisonner avec sa pomme, il va y avoir du boulot ! Et sacrément, crois-moi !

- Les humains ne réagissent pas comme nous. Il faut y aller en douceur pour commencer et le plus dur viendra ensuite, assura le jeune guerrier.

- Ah oui ? Est-ce que j’y suis allé en douceur, moi, avec toi ?

- Non, justement, se remémora-t-il.

- Bon. Et ça a marché.

- Pas comme je l’aurais voulu, non.

- Ecoutes-moi un peu, toi. Si je ne t’avais pas fait trimer sous les coups, tu crois que tu serais encore en vie ? Non ! Alors soit tu lui apprends les "vraies" bases, soit c’est moi qui le fait !