Incantations

   Chers lecteurs, en ce jour sacré pour les créatures qui peuplent la surface du monde, trois nouvelles pages apparaissent sur le grimoire pour célébrer le retour de ceux qui ont péri parmi les vivants... vont-elles vous jouer des tours elles aussi?

    Jack s’intéressa au fond de la Grande Salle. Une très épaisse colonne de briques sombres traversait le bâtiment pour aller soutenir le plafond. Ce système semblait se répéter derrière le salon et au-delà de leur champ de vision de part et d’autre de la résidence. Les aménagements s’étaient construits autour de ces piliers de soutient si bien qu’ils se fondaient dans le décor. De grands lustres dorés pendaient au plafond, illuminés de chandelles blanches. Une atmosphère chaleureuse se dégageait de ce décor semblant appartenir au passé.

    Le prince les observa, amusé par leurs regards admiratifs et éberlués à la fois. Il sourit. Cela lui rappelait les bons temps de son enfance où il s’émerveillait de son environnement, de tout ce qui l’entourait. Au fil du temps il s’était rendu compte que la vie n’était pas si merveilleuse en dehors des remparts du château.

- Venez, dit-il, chassant ses mauvaises pensées,  je vais vous emmener voir mon père. Je pense qu’il sera content de faire votre connaissance.

    Ils montèrent à l’étage par l’escalier d’en face et marchèrent jusqu’à l’une des nombreuses portes de la coursive. Là, Jimmy frappa à la porte et attendit une réponse. Oui, il en était sûr, son père serait ravi de le voir en si bonne compagnie.

    Le bureau de comptes était encore ouvert à cette heure tardive de la nuit. Le roi n’ayant pu faire ses comptes à une heure plus raisonnable, il s’escrimait donc à remplir ses papiers à un peu plus de quatre heures du matin. Les autres obligations qu’il avait eu à remplir avant l’ayant bien épuisé, il somnolait à moitié sur ses feuilles, crayon à la main. Malgré son état de sommeil avancé, il arrivait encore à aligner un ou deux calculs et il se trouvait que le total n’était pas le bon. Ah, si. Bon, reprenons…

- Quatre mille neuf cent quatre vingt dix sept, quatre mille neuf cent quatre vingt dix huit, quatre mille neuf cent quatre vingt dix neuf, cinq mille. Si, c’est bien cela. Il me manque cinq mille écus.

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    Le roi se demanda où tout cet argent avait bien pu passer. Ce n’était tout de même pas une somme qui disparaissait comme ça. Il se rappela soudain de l’attitude étrange de son fils ces derniers jours et se dit qu’il n’était peut être pas étranger à l’affaire. On frappa à la porte. Il retira ses lunettes noires de son nez et les posa sur le bureau.

- Entrez ! dit-il d’une voix traînante.

    Son fils entra suivi de deux jeunes gens qu’il ne connaissait pas. Il se leva pour les saluer.

- Tiens, Jimmy, c’est justement toi que je voulais voir.

- Moi aussi c’est toi que… Ah bon ? Pourquoi ?

- Vois-tu, je suis en train de faire les comptes et il me manque cinq mille écus. Tu ne saurais pas ce qui leur est arrivé, par hasard ?

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

- Ne fais donc pas l’innocent. Ta sœur étant partie du château et ta mère me demandant la permission avant de prendre de l’argent dans la caisse, je ne vois que toi, à moins  bien sûr que je n’aie été victime d’un détournement de fonds extérieur.

- Je t’ai toujours dit que ton chambellan avait une sale tête.

    Voyant l’effet que sa phrase avait eu sur son père, à savoir un regard consterné et las de ces jeux d’esprits, il poursuivit sans laisser le temps à une éventuelle réponse d’être formulée.

- Hem, donc ! Ce n’est pas pour cela que je suis venu, mais pour te présenter ces deux personnes, papa.

    Retrouvant son sérieux et son énergie, le souverain alla au devant d’eux et leur serra la main. C’est à ce moment que Jack remarqua la couronne posée sur le bureau. Il observa le pendentif qui ornait la poitrine de l’homme en face de lui. Il se souvint du motif sur les bannières dans la salle précédente. Il n’avait pas fait le rapprochement jusqu’alors mais maintenant c’était clair. Il se trouvait en face de l’autorité suprême du royaume, le roi. Machinalement, il s’inclina en signe de respect. Christian le releva, souriant.

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- Allons, allons, pas de familiarités. A qui ai-je l’honneur ?

- Je suis Jack Peterson.

- Et qui est cette charmante jeune femme à vos côtés ?

- Alicia Peterson, sa femme, répondit l’intéressée, flattée.

- Et d’où venez-vous donc ?

- Justement, papa, c’est là que j’interviens ! s’incrusta Jimmy, se rappelant à son bon souvenir. Jack et Alicia sont Terriens. Ils sont venus seuls, avec ça ! ajouta-t-il en lui tendant le cristal.

    Le souverain examina l’objet, surpris, indécis.

- Vous êtes bien terriens ?

- Oui, répondit Alicia.

- Ce n’est pas un canular que tu me fais Jimmy, tu es sûr ?

- Oui.

- Excusez-moi, les pria le roi avant de sortir dans le couloir. Il prit bien soin de refermer la porte derrière lui. Un « Yahhhhouuuuuuuuuuu » retentissant suivi d’un rire de joie les surprit et le roi rentra dans la pièce comme si rien ne s’était passé. Il toussota pour effacer cet écart et continua :

- Après ce petit intermède, vous devez vous douter que vous n’êtes pas là par hasard jeunes gens. Vous avez de grandes choses à accomplir en ce monde, enfin. Pour l’heure, vous devriez vous reposer. Les détails viendront plus tard puisque je suppose que vous êtes bouleversés par ce changement, non ?

- Si, un peu. Confirma Jack.

- Bien, mon fils va vous montrer votre chambre. Je vous souhaite une bonne nuit, pour ce qu’il en reste.

- Vous de même, dirent Jack et Alicia, synchrones.

Comments

[elfe des neiges]

crois tu qu'il vont bien dormir? et ils doivent avoir très faim.en tout cas ce livre me fait réver,il est super!!!!!!.