Le livre du destin

    Chers lecteurs, les livres sont faits d'autant de mots qu'il y a de pensée sur cette terre et il est certaines d'entre elles qui mènent à des destins plus grands que d'autres.

    Jack attrapa le bras du septuagénaire à côté de lui, soudain paniqué à l’idée de ce que le prince allait faire.

- Qu’est ce qu’il fait ?

- Il va chercher le livre qui parle de la prophétie, tiens. Ça fait des lustres qu’il n’a pas été décroché, celui-là, expliqua-t-il en fixant le plafond, manifestement plus soucieux de son ouvrage que du sort de son futur roi.

- Mais, il ne va tout de même pas…

- Sauter ? Bien sûr que si ! Autrement comment voulez-vous qu’il atteigne le bouquin ?

- Mais, c’est dangereux ! Il y a au moins…

- Trois mètres soixante-quinze de longueur et cinq de hauteur. Pourquoi ?

- Mais, il ne va jamais y arriver ! C’est beaucoup trop loin !

- Arrêtez donc avec vos « mais » et laissez-le faire. Il fait ça tous les jours mais ce n’est pas pour cela qu’il faut le déconcentrer.

     Prenant appui contre le mur, se retenant seulement par une main à la longue planche de bois qui lui servait d’attache, Jimmy se préparait à s’accrocher au rebord de pierre ou alors à faire une toute petite chute qui lui ferait sans doute perdre l’usage d’un bras pendant un mois au moins. Il se focalisa sur sa cible, prit son élan et sauta. La pierre froide était maintenant la seule chose qui le gardait au dessus du sol. Il prit soin de ne pas abîmer le livre en le sortant de son coffret encastré dans la pierre. Le coinçant sous son bras, il se tourna vers le mur d’où il était venu et se dit que les étagères ne supporteraient peut-être pas son poids deux fois dans la même journée. Il attacha alors son grappin à la clé de voûte et se laissa glisser jusqu’en bas. Assez fier de lui, il tendit le vieil ouvrage au bibliothécaire qui le prit sans ménagement et les emmena à une table afin qu’ils puissent le lire.

- A consulter sur place, rappela-t-il. n’est-ce pas monsieur Camden ?

- Oui, oui, répondit celui-ci se rappelant des nombreuses nuits où il avait feuilleté les parchemins dans sa chambre.